La construction d'un violon, d'un alto ou d'un violoncelle est la quintessence de l'artisanat. C'est de la fonction de chaque partie de l'instrument que naît l'esthétique visuelle et sonore finale.

Du choix du modèle jusqu'au au réglage final, toutes les étapes qui aboutissent à la création d'un instrument neuf sont le fruit d'une expérience transmise de génération en génération de luthiers et de connaissances accumulées tout au long de la carrière. Dix années de formation est une moyenne pour acquérir les connaissances suffisantes pour asseoir une carrière sérieuse de luthier.
 

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Étiquette du luthier François Louant

Hormis les éclisses qui sont ployées, un violon est une sculpture. Il en va de même pour les autres instrument du quatuor : table, fond, manche, volute, tasseaux, touche, sillets, etc… sont dégagés (sculptés) de pièces de bois massives.

Bois de lutherie

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Volute sciée d'un bloc d'érable

 

La volute est dégagée à la scie, puis sculptée au ciseau et à la gouge.
La volute est la signature du baroque, époque d'origine du violon. Elle a une fonction esthétique, mais elle a aussi une influence sur la manière de vibrer du manche. En cela elle influence le son de l'instrument. Elle sert également de point d'appui pour le musicien lors de l'accord de l'instrument.

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Un dégagement allège la volute
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Le chevillier
Sculpture du chevillier qui recevra les chevilles
Sculpture du dos de la volute














 

 

La poignée est taillée au canif. Une part du comfort de jeu dépend de sa forme complexe.

C'est la sculpture de la table et du fond qui détermine le type de sonorité qu'aura le violon terminé. C'est un peu son ADN qui se crée.

L'emplacement des ƒƒ ou ouïes est fait par l'intérieur en se référant au tracé des éclisses (côtés) préalablement à la sculpture de la table d’harmonie.

Les ouïes sont taillées au canif.


Le fond et la table d'harmonie sont également sculptés.
Les finitions sont faites au racloir, jamais au papier de verre.


Une barre d'harmonie est collée sous la table. Elle sert de renfort et augmente la résilience de celle-ci.


 

De la précision sans compromis dépend la pérennité de l'instrument. Les joints et le collages ne tolèrent aucune imprécision. Ici le tasseau de coin reçoit les éclisses. 

 

Les tasseaux sont réduits. Cela diminue le poids de l'instrument et donc les masses inertielles sans compromettre la robustesse de l'ensemble.

 


La couronne d'éclisses et la table avant collage du fond.

 


Une fois "coffré", c'est-à-dire fermé, les bords de l'instrument sont retaillés à leur dimension et forme finale en suivant les éclisses.
Une gorge est creusée pour recevoir les filets

 

 

Les filets sont constitués de trois fines pièces de bois. Ils servent avant tout de renfort des bords, agissant comme un cerclage.
Ils sont aussi esthétiques car ils soulignent l'élégance des formes de l'instrument.

 

Les bords de table et de fond sont taillés au canif et finis au racloir. Cela permet de garder des arêtes nettes et souples.

 

Les bords sont taillés au canif puis finis au racloir pour obtenir des arêtes nettes et des cambrures fluides.

 

Les crans des ƒƒ repèrent la ligne imaginaire sur laquelle le chevalet sera posé.

 


Le vernis génère une multitude de légendes souvent abracadabrantesques. De nombreuses publications plus ou moins scientifiques lui sont consacrées. De vaines recherches historiques jamais concluantes laissent la question en suspend et entretiennent la culture du secret.
Le vernis doit allier une kyrielle de qualités : il doit être parfaitement transparent. Il doit avoir une couleur riche profonde et naturelle. Cette couleur doit résister à la lumière dans le temps long. Il doit pouvoir être posé sur des arêtes, des arrondis, des surfaces bombées ou planes avec autant de bonheur. Il doit supporter raisonnablement une manipulation quotidienne. Ses propriétés physiques doivent-être stables dans le temps. Il doit s'user joliment laissant apparaître des mordorures et des patines naturelles. Mais surtout il doit respecter les qualités acoustiques de l'instrument sur lequel il est posé !

 


Une fois l'instrument terminé "en blanc" un vernis est appliqué.

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Fond de violon modèle Guarnerius vernis
Violon inspiré d'un modèle Guarnerius del Gesu

 

Après séchage naturel le vernis est poli manuellement par abrasion fine. L'instrument est ensuite "monté", c'est-à-dire que les chevilles sont posées, l'âme façonnée et mise en place, un chevalet est taillé, un cordier et des cordes sont posées.
Vient ensuite un réglage final. L'étiquette est posée à l'intérieur de l'instrument. 
C'est seulement alors que le violon prend vie sous l'archet d'un musicien.
Le jeu du musicien va "façonner" le son du violon qui va évoluer, s'ouvrir et mûrir avec lui.

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Fond de violon vernis François LOUANT

 

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Volute de violon François LOUANT
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Volute de violon François LOUANT
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Coin de violon vernis brut
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Touche et chevalet Violon François LOUANT
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Etiquette de violon vue à travers l'ouïe
 
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Violon par François LOUANT vue du dos
 

Parce qu'il n'y a pas de hasard